A lire
« Connais-toi toi-même »
(en grec : « gnôthi sauton », qui est plus justement traduit par « apprends à te connaître toi-même ») et à devenir ainsi des philosophes, c'est-à-dire, selon Platon du moins, non pas des spécialistes d'une discipline universitaire parmi d'autres vivant plus ou moins bien de l'argent des cours qu'ils donnent, des débats qu'ils ont entre eux et des ouvrages qu'ils publient, mais, au sens étymologique, des « amoureux de la sagesse », amoureux (philoi en grec) seulement et non pas « sages » (sophoi en grec), car ils savent que la sagesse dont ils sont amoureux n'est pas accessible en ce monde (puisque les fondements sur lesquels elle repose ne sont pas démontrables, ce qui veut dire que, comme le répétait Socrate, « je ne sais rien », c'est-à-dire que « je ne sais de manière certaine, au sens le plus fort de ces mots, rien de ce qui seul compte pour parvenir au bonheur dans la vie »), mais constitue un idéal de justice, une justice qui n'est pas simplement le respect des lois, mais l'harmonie intérieure d'un être dont la volonté est tiraillée entre passions et raison et dont l'unité n'est pas donnée d'avance, comme fondement de l'harmonie sociale entre les hommes et les femmes dans la cité.